Aujourd'hui en mémoire de saint Vincent de Paul, pauvre entre les pauvres, on nous exhorte à contempler notre environnement pour prendre conscience des besoins et des problématiques sociaux, spirituels, économiques… qui nous entourent. "Église en sortie" jusqu'aux plus strictes et sérieuses périphéries de l'existence, comme nous le demande le Pape François : "J’imagine un choix missionnaire capable de transformer toute chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale devienne un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation".

Il est vraiment nécessaire que nous ayons pitié de nous-mêmes et des autres face à tous ces malheurs qui nous touchent fréquemment : la peur, la persécution, le manque de nourriture ou d'amour… En nous laissant "être" et "en se comportant comme" des pauvres au service de Dieu pour les plus pauvres qui, en accord avec le charisme de saint Vincent de Paul, "doivent toujours être nos maîtres et seigneurs". Ils représentent le Christ Lui-même, qui a choisi d'être pauvre. A chaque fois avec un courage renouvelé de notre âme pour vaincre le découragement et la désillusion qui nous touchent si souvent. Nous surmonterons ainsi l'image triste, gâchée et abattue que l'on voit si souvent à notre époque à tant d'endroits, y compris dans la vie de ceux qui se disent chrétiens, presque comme des "brebis sans berger", pour pouvoir renaître à nouveau à l'amour de Dieu, "pour le salut et le réconfort de tous", comme nous le demande saint Vincent de Paul.

Nous devons nous mettre volontairement au service des autres ; "la récolte est abondante" (Mt 9,37). La charité de Jésus-Christ nous donne des obligations dans l'œuvre de rédemption qu'Il a commencée en offrant sa vie sur la Croix pour le salut de tous. Nous sommes peu de travailleurs mais avec cet amour nous sommes appelés à faire ce que la charité nous ordonne.