Aujourd'hui, je voudrais parler aujourd'hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l'histoire de la théologie byzantine. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l'Empire byzantin, à la culture de l'islam, qui s'est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Très vite, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de Saint-Saba, près de Jérusalem. C'était aux environs de l'an 700. Il consacra toutes ses forces à l'ascèse et à l'activité littéraire.

En Orient, on se souvient surtout de ses trois « Discours pour légitimer la vénération des images sacrées », les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu. Jean Damascène fut, en outre, parmi les premiers à distinguer, dans le culte des chrétiens, l'adoration de la vénération : « En d'autres temps, Dieu n'avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais [j’adore] le créateur de la matière ».

—Dieu s'est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. Étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l'Incarnation, elle peut devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l'homme avec Dieu.