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Méditons l’Évangile d’aujourd’hui

L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)

4 décembre : Saint Jean Damascène, prêtre et docteur de l'Église
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Texte de l'Évangile (Mt 25,14-30): « C'est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit. Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.

» Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit: ‘Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres’. ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître’. Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : ‘Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres’. ‘Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître’.

» Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : ‘Seigneur, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient’. Son maître lui répliqua : ‘Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ ».

« Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. A l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul »

Abbé Antoni CAROL i Hostench (Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, « par l’intercession de saint Jean Damascène, nous t’adressons cette prière : que la vraie foi, qu’il a si savamment enseignée, soit toujours notre lumière et notre force » (prière de la collecte). Plus de douze siècles après, la lumière transmise par ce grand saint demeure d’une étonnante actualité. Sans doute pourrions-nous tous convenir que Jean appartient à la catégorie de ceux qui ont reçu les “cinq talents” (cf. Mt 25,15), car il a su accueillir et faire fructifier tout ce que le Seigneur lui avait confié en son temps.

Ce grand Père de l’Église orientale fut, avant tout, « un témoin du passage de la culture grecque et syriaque à la culture de l’islam, qui s’imposait par ses conquêtes militaires » (Benoît XVI). Issu d’une famille chrétienne aisée, Jean exerça dans sa jeunesse des responsabilités financières auprès du califat omeyyade. Mais bientôt il renonça à ce poste, distribua ses biens aux pauvres et entra au monastère de Saint-Sabas, près de Jérusalem, où il se consacra à l’étude et à l’écriture.

Saint Jean Damascène nous apprend d’abord à reconnaître la beauté de la création comme un don merveilleux — véritable trésor de talents ! Il écrit : « Dieu, qui est bon et supérieur à toute bonté, ne s’est pas contenté de la contemplation de lui-même, mais il a voulu qu’il y eût des êtres capables de participer à sa bonté. Ainsi apparut à l’horizon de l’histoire le vaste océan de l’amour de Dieu pour l’homme. »

Et dans un débordement d’amour, « le Fils de Dieu, tout en subsistant dans la forme de Dieu, descendit du ciel et s’abaissa jusqu’à ses serviteurs, accomplissant la chose la plus nouvelle de toutes, la seule chose vraiment nouvelle sous le soleil. » Par le mystère de l’Incarnation, la “matière” elle-même est divinisée et devient demeure de Dieu. Notre foi commence par l’émerveillement : émerveillement devant la création, émerveillement devant la beauté de ce Dieu qui se rend visible !

C’est pourquoi la foi chrétienne — à la différence de la foi juive et de la foi musulmane — a pu s’inspirer dans sa piété des images, celles du Christ mais aussi celles des saints. Comme le disait saint Jean Damascène : « Les images sont le catéchisme de ceux qui ne savent pas lire. »