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Méditons l’Évangile d’aujourd’hui

L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)

Première Lecture (Sg 1,1-7): Aimez la justice, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui. Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent. Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché. L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l’injustice, il la confond. La Sagesse est un esprit ami des hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche. L’esprit du Seigneur remplit l’univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix.
Psaume Responsorial: 138
R/. Conduis-moi, Seigneur, sur le chemin d’éternité.
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées. Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.

Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi. Savoir prodigieux qui me dépasse, hauteur que je ne puis atteindre !

Où donc aller, loin de ton souffle ? où m’enfuir, loin de ta face ? Je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici.

Je prends les ailes de l’aurore et me pose au-delà des mers : même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit.
Verset avant l'Évangile (Ph 2,15d.16a): Alléluia. Alléluia. Vous brillez comme des astres dans l’univers en tenant ferme la parole de vie. Alléluia.
Texte de l'Évangile (Lc 17,1-6): Jésus disait à ses disciples: «Il est inévitable qu'il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent. Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu'on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d'entraîner au péché un seul de ces petits.

»Tenez-vous sur vos gardes! Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet une faute contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant: ‘Je me repens’, tu lui pardonneras».

Les Apôtres dirent au Seigneur: «Augmente en nous la foi!». Le Seigneur répondit: «La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici: ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait».

«Si ton frère sept fois par jour il commet une faute contre toi (…), tu lui pardonneras»

Abbé Pedro-José YNARAJA i Díaz (El Montanyà, Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, l'Évangile nous parle de trois sujets importants. En premier lieu, de notre attitude devant les enfants. Si, en autres occasions, on nous fait l'éloge de l'enfance, dans celle-ci on nous prévient du mal que l'on peut leur faire.

Scandaliser ne se réduit pas à faire du tapage ou à étonner, comme on peut le penser quelques fois; le langage grec utilisé par l'évangéliste fut "skandalon", qui signifie un objet qui fait trébucher ou glisser, une pierre dans le chemin, ou une peau de banane, par exemple. Il faut avoir beaucoup de respect pour l'enfant et malheureux celui qui l'entraîne de quelque manière que ce soit au péché! (cf. Lc 17,1). Jésus lui annonce un châtiment terrible et le fait à l'aide d'une image très éloquente. On trouve encore en Terre Sainte des pierres de moulin anciennes (elles ressemblent aussi, en plus grand, aux colliers que se mettent au coup les traumatisés). Mettre une pierre à celui qui cause scandale et le tirer à l'eau constitue un terrible châtiment. Jésus utilise un langage presque d'humour noir. Pauvres de nous si nous faisons du mal aux enfants! Pauvres de nous si nous les initions au péché! Et il y a de nombreuses manières de leur faire du mal: mentir, ambitionner, triompher injustement, nous dédier à des occupations qui satisferont leur vanité…

En deuxième lieu, le pardon. Jésus nous demande que nous pardonnions autant de fois qu'il soit nécessaire, même plusieurs fois par jour, si l'autre est repenti, bien que cela nous brûle de douleur l'âme: Le thermomètre de la charité est la capacité de pardonner. «Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent, pardonne-lui» (Lc 17,3).

En troisième lieu, la foi: plus qu'une richesse de la raison (dans le sens purement humain), il s'agit d'un "état d'âme", fruit de l'expérience de Dieu, de pouvoir agir, en contant sur sa confiance. «La foi est le début de la vie authentique», dit saint Ignace d'Antioche. Qui agit avec foi réussit des choses étonnantes, ainsi le dit le Seigneur: «La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici: ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait» (Lc 17,6).

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « La pratique de la correction fraternelle – qui a un fond évangélique – est une preuve d’affection surnaturelle et de confiance. Montre-toi reconnaissant quand tu la reçois, et pratique-la toujours envers ceux qui vivent avec toi » (Saint Josémaria)

  • « La foi – avoir confiance dans le Christ, l’accueillir, le laisser nous transformer, le suivre sans réserves – rend possibles les choses qui sont humainement impossibles » (Benoit XVI)

  • « Celui qui use de pouvoirs dont il dispose dans des conditions qui entraînent à mal faire, se rend coupable de scandale et responsable du mal qu’il a, directement ou indirectement, favorisé. "Il est impossible que les scandales n’arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent" (Lc 17,1) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.287)