Une équipe de 200 prêtres commentent l'Évangile du jour
200 prêtres commentent l'Évangile du jour
Méditons l’Évangile d’aujourd’hui
L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)
Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger ; car c’est peut-être en cherchant Dieu et voulant le trouver, qu’ils se sont égarés : plongés au milieu de ses œuvres, ils poursuivent leur recherche et se laissent prendre aux apparences : ce qui s’offre à leurs yeux est si beau ! Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse. S’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ?
Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.
»Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et qui aura ses affaires dans sa maison, qu'il ne descende pas pour les emporter; et de même celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis: Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit: l'une sera prise, l'autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain: l'une sera prise, l'autre laissée». Les disciples lui demandèrent: «Où donc, Seigneur?». Il leur répondit: «Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours».
«"Ils mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, construisaient" »
Abbé Austin NORRIS (Mumbai, Inde)Aujourd'hui, dans le texte de l'Évangile, la fin des temps et l'incertitude de la vie, sont remarquées, pas tant pour nous effrayer, que pour que soyons bien prévoyants et attentifs, préparés à la rencontre avec notre Créateur. La dimension sacrificiel présente dans l'Évangile se manifeste chez le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ en nous libérant avec son exemple, au point de vue à être toujours préparés pour chercher et pour accomplir la Volonté de Dieu. La vigilance constante et la préparation sont le cachet du disciple vibrant. Nous ne pouvons pas nous ressembler aux gens qui " mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, construisaient" (Lc 17,28). Nous, tant que disciples, nous devons être préparés et vigilants, ce ne fusse que nous finissions par être entraînés vers une léthargie spirituelle esclave de l'obsession - transmise d'une génération à la suivante - par le progrès dans la vie présente, en pensant que - après tout - Jésus ne reviendra pas.
Le sécularisme s’est enraciné profondément dans notre société. L’assaut de l'innovation et de la disponibilité rapide de choses et de services personnels nous font sentir autosuffisants et ils nous enlèvent la présence de Dieu dans nos vies. Seulement quand une tragédie nous frappe nous nous éveillons de notre sommeil pour voir Dieu au milieu de notre "vallée de larmes"... Même nous devrions être reconnaissants de ces moments tragiques, parce qu'ils servent sûrement pour fortifier notre foi.
Dans les temps récents, les attaques contre les chrétiens dans de diverses parties du monde, même dans mon propre pays - l'Inde - ont secoué notre foi. Mais le Papa François a dit : "Cependant, on donne de l'espoir aux chrétiens parce que, dans une dernière instance, Jésus fait une promesse qui est garantie de victoire : ' Celui qui perd sa vie, la conservera ' (Lc 17,33)". Celle-ci est une vérité dont nous pouvons confier … Le témoignage puissant de nos frères et sœurs qui donnent sa vie par la foi et par le Christ ne sera pas en vain.
Ainsi, nous luttons pour avancer dans le voyage de notre vie dans l'espérance sincère de trouver notre Dieu "le Jour dans lequel le Fils de l'homme se manifeste" (Lc 17,30).
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Plus que le péché lui-même, ce qui irrite et offense Dieu ce sont les pécheurs qui ne ressentent aucune douleur à cause de leurs péchés » (Saint Jean Chrysostome)
« La prétention que l’humanité puisse rendre justice sans Dieu est présomptueuse et intrinsèquement fausse. Si les plus grandes cruautés ont dérivé de cette affirmation, ce n’est pas un hasard » (Benoit XVI)
« (…) La charité représente le plus grand commandement social. Elle respecte autrui et ses droits. Elle exige la pratique de la justice et seule nous en rend capables. Elle inspire une vie de don de soi : "Qui cherchera à conserver sa vie la perdra, et qui la perdra la sauvera" (Lc 17,33) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 1.889)
Autres commentaires
«Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera»
Abbé Enric PRAT i Jordana (Sort, Lleida, Espagne)Aujourd'hui, dans le contexte prédominant d'une culture matérialiste, beaucoup se comportent comme aux temps de Noé: «On mangeait, on buvait, on se mariait» (Lc 17,27); ou comme les concitoyens de Loth, qui achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient. C'est avec la même myopie que l'aspiration suprême d'un grand nombre se réduit à leur propre vie physique temporelle et, en conséquence, que tout leur effort tend à conserver cette vie, à la protéger et à l'enrichir.
Dans le passage d'Évangile que nous commentons, Jésus veut dénoncer cette conception fragmentaire de la vie qui mutile l'être humain et l'amène à la frustration. Il le fait au moyen d'une sentence sérieuse et tranchante, capable de remuer les consciences et de les obliger à se poser des questions fondamentales: «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17,33). En méditant sur cet enseignement de Jésus, saint Augustin dit: «Que dire, donc? Est-ce que périront tous ceux qui font cela, c'est-à-dire, qui se marient, plantent des vignes et construisent? Non pas eux, mais ceux qui présument de ces choses, qui placent ces choses avant Dieu, qui sont disposés à offenser Dieu à l'instant pour de telles choses».
De fait, qui est-ce qui perd sa vie pour avoir voulu la conserver, sinon celui qui a vécu exclusivement dans la chair, sans laisser affleurer l'esprit; ou plus encore, celui qui vit replié sur soi, oubliant complètement les autres? Car il est évident que la vie dans la chair doit nécessairement se perdre, et que la vie dans l'esprit, si elle n'est pas partagée, s'affaiblit.
Toute vie, par elle-même, tend naturellement à la croissance, à l'exubérance, à la frustration et à la reproduction. Au contraire, si on la renferme et si on la préserve dans le but de la posséder jalousement et exclusivement, elle se fane, devient stérile et meurt. C'est pourquoi, tous les saints, prenant comme modèle Jésus, qui vécut intensément pour Dieu et pour les hommes, ont donné généreusement leur vie de multiples manières au service de Dieu et de leurs semblables.