Une équipe de 200 prêtres commentent l'Évangile du jour
200 prêtres commentent l'Évangile du jour
Méditons l’Évangile d’aujourd’hui
L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)
Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m’entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os.
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères, je te loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur.
Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: «Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi». Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant: «Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table. Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est déterminé. Mais malheur à l'homme par qui il est livré!».
Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d'entre eux qui ferait cela. Il s'éleva aussi parmi les apôtres une contestation: lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand? Jésus leur dit: «Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu'il n'en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves; c'est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël».
Le Seigneur dit: «Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères». «Seigneur», lui dit Pierre, «je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort». Et Jésus dit: «Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître».
Il leur dit encore: «Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose?». Ils répondirent: «De rien». Et il leur dit: «Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une épée. Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi: ‘Il a été mis au nombre des malfaiteurs’. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver». Ils dirent: «Seigneur, voici deux épées». Et il leur dit: «Cela suffit».
Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Lorsqu'il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit: «Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation». Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et, s'étant mis à genoux, il pria, disant: «Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne». Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse, et il leur dit: «Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation».
Comme il parlait encore, voici, une foule arriva; et celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus, pour le baiser. Et Jésus lui dit: «Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme!». Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent: «Seigneur, frapperons-nous de l'épée?». Et l'un d'eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, dit: «Laissez, arrêtez!». Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit. Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui: «Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons. J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres».
Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: «Cet homme était aussi avec lui». Mais il le nia disant: «Femme, je ne le connais pas». Peu après, un autre, l'ayant vu, dit: «Tu es aussi de ces gens-là». Et Pierre dit: «Homme, je n'en suis pas». Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: «Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen». Pierre répondit: «Homme, je ne sais ce que tu dis». Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta. Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: «Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois». Et étant sorti, il pleura amèrement.
Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient. Ils lui voilèrent le visage, et ils l'interrogeaient, en disant: «Devine qui t'a frappé». Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres injures. Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s'assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. Ils dirent: «Si tu es le Christ, dis-le nous». Jésus leur répondit: «Si je vous le dis, vous ne le croirez pas; et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas. Désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu». Tous dirent: «Tu es donc le Fils de Dieu?». Et il leur répondit: «Vous le dites, je le suis». Alors ils dirent: «Qu'avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche».
Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l'accuser, disant: «Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi». Pilate l'interrogea, en ces termes: «Es-tu le roi des Juifs?». Jésus lui répondit: «Tu le dis». Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: «Je ne trouve rien de coupable en cet homme». Mais ils insistèrent, et dirent: «Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu'ici». Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen; et, ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.
Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu'il avait entendu dire de lui, et il espérait qu'il le verrait faire quelque miracle. Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l'accusaient avec violence. Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s'être moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant.
Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple, leur dit: «Vous m'avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l'ai interrogé devant vous, et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez; Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé, et voici, cet homme n'a rien fait qui soit digne de mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges». A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier. Ils s'écrièrent tous ensemble: «Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas». Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre. Pilate leur parla de nouveau, dans l'intention de relâcher Jésus. Et ils crièrent: «Crucifie, crucifie-le!». Pilate leur dit pour la troisième fois: «Quel mal a-t-il fait? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges». Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu'il fût crucifié. Et leurs cris l'emportèrent: Pilate prononça que ce qu'ils demandaient serait fait. Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu'ils réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté.
Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus. Il était suivi d'une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles, et dit: «Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car voici, des jours viendront où l'on dira: ‘Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n'ont point enfanté, et les mamelles qui n'ont point allaité!’. Alors ils se mettront à dire aux montagnes: ‘Tombez sur nous! Et aux collines: Couvrez-nous!’. Car, si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec?».
On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche. Jésus dit: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font». Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant: «Il a sauvé les autres; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu!». Les soldats aussi se moquaient de lui; s'approchant et lui présentant du vinaigre, ils disaient: «Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!». Il y avait au-dessus de lui cette inscription: «Celui-ci est le roi des Juifs».
L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: «N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous!». Mais l'autre le reprenait, et disait: «Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal». Et il dit à Jésus: «Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne». Jésus lui répondit: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis».
Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s'écria d'une voix forte: «Père, je remets mon esprit entre tes mains». Et, en disant ces paroles, il expira.
Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: «Certainement, cet homme était juste». Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine. Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait.
Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste, qui n'avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu. Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Il le descendit de la croix, l'enveloppa d'un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis. C'était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer. Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé, et, s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.
«Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font»
Abbé Josep Mª MASSANA i Mola OFM (Barcelona, Espagne)Aujourd'hui nous lisons le récit de la passion dans l'Évangile de saint Luc. Dans cet Évangile, les rameaux de joie à l'entrée de Jésus à Jérusalem ainsi que le récit de la passion sont entrelacés, même si le premier a l'air d'un triomphe et le dernier d'une humiliation.
Jésus arrive à Jérusalem en tant que roi messianique, paisible et humble, dans une attitude de servitude et non en tant que roi temporel qui utilise et abuser de son pouvoir de roi. La croix est le trône depuis lequel Il règne (il porte une vraie couronne également), en nous aimant et en nous pardonnant. En effet, on peut récapituler l'Évangile de Luc en disant que dans celui-ci la miséricorde et le pardon nous dévoilent l'amour de Jésus.
Ce pardon et cette miséricorde sont présents durant toute la vie de Jésus, mais tout particulièrement sur la Croix. Comme la signification des trois paroles prononcées par Jésus sur la Croix est immense!:
—Il aime et pardonne même ses bourreaux: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font» (Lc 23,34).
—Au voleur à sa droite, qui lui demande de se rappeler de lui dans Son Royaume, Il le pardonne et le sauve également: «Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis» (Lc 23,43).
—Jésus aime et pardonne surtout au moment décisif de son offrande, quand Il s'exclame: «Père, je remets mon esprit entre tes mains» (Lc 23,46).
C'est la dernière leçon du Maître depuis la Croix: la miséricorde et le pardon, fruits de l'amour. Nous, nous avons tant de mal à pardonner! Mais si nous faisions l'expérience de l'amour de Jésus qui nous excuse, nous pardonne et nous sauve, il ne nous serait pas difficile de voir ceux qui nous entourent avec une tendresse qui pardonne avec amour et qui absout sans mesquinerie.
Saint François l'exprime dans son Cantique des créatures: «Loué sois-tu, Seigneur, pour ceux qui pardonnent par amour pour toi».
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Apprends pourquoi il convient de recevoir le Corps du Christ en mémoire de l’obéissance de Jésus Christ jusqu’à la mort : pour que ceux qui vivent, ne vivent plus d’eux-mêmes, mais de la vie de Celui qui est mort et ressuscité pour eux » (Saint Basile le Grand)
« Le Seigneur ne nous a pas sauvé avec une entrée triomphale ou par de puissants miracles. Jésus a été dépouillé de Lui-même : Il a renoncé à la gloire de Fils de Dieu et Il s’est converti en Fils de l’homme, pour être ainsi solidaire avec nous les pécheurs. Il s’est humilié et l’abîme de son humiliation, que nous montre la Semaine Sainte, semble être sans fond » (François)
« Jésus est monté volontairement à Jérusalem tout en sachant qu’il y mourrait de mort violente à cause de la contradiction de la part des pécheurs (cf. He 12, 3) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº569)