Une équipe de 213 prêtres commentent l'Évangile du jour
213 prêtres commentent l'Évangile du jour
Méditons l’Évangile d’aujourd’hui
L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)
Je changerai vos fêtes en deuil, tous vos chants en lamentations ; je vous obligerai tous à vous vêtir de toile à sac, à vous raser la tête. Je mettrai ce pays en deuil comme pour un fils unique, et, dans la suite des jours, il connaîtra l’amertume. Voici venir des jours – oracle du Seigneur Dieu –, où j’enverrai la famine sur la terre ; ce ne sera pas une faim de pain ni une soif d’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles du Seigneur. On se traînera d’une mer à l’autre, marchant à l’aventure du nord au levant, pour chercher en tout lieu la parole du Seigneur, mais on ne la trouvera pas.
Mon âme a brûlé de désir en tout temps pour tes décisions. J’ai choisi la voie de la fidélité, je m’ajuste à tes décisions.
Vois, j’ai désiré tes préceptes : par ta justice fais-moi vivre. La bouche grande ouverte, j’aspire, assoiffé de tes volontés.
« Suis-moi »
Deacre Abbé Josep MONTOYA Viñas (Valldoreix, Barcelona, Espagne)Aujourd'hui, avec cette parole, simple mais profonde - “Suis-moi” - Jésus transforme la vie de Matthieu. Un publicain, un homme qui est rejeté par ses contemporains, est regardé avec miséricorde et appelé par le Maître.
Cet évangile nous parle du regard du Christ : un regard qui ne condamne pas, mais qui invite. Nous aussi, à un moment de notre vie, nous avons entendu cet appel. Peut-être pas avec des mots audibles, mais au fond du cœur : une invitation pour sortir de notre zone de confort et le suivre sur un chemin de conversion et de service. Qu’est-ce que Jésus me demande maintenant ? Quelle est la réponse que je veux donner ?
Jésus n’attend pas que nous soyons parfaits pour nous appeler. Le Seigneur dit aux pharisiens, face à leur gêne : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin d’un médecin, mais les malades » (Mt 9,12). C’est dans notre réalité concrète, avec nos blessures et limites, qu’Il nous dit “suis-moi”.
Quand le pape Léon a reçu la barrette de cardinal, il disait dans son discours de remerciement, en s’adressant à tous les cardinaux présents : « N’ayez pas peur de dire oui. N’ayez pas peur, au moins, d’ouvrir vos cœurs et, si vous voulez, essayez de voir si le Seigneur vous appelle… »
Pour le pape Léon, l’appel du Christ est une invitation pour s’ouvrir à la vocation de le suivre, avec confiance et sans peur. C’est cette charité qui conduit Jésus à s’asseoir à table avec les pécheurs. Et c’est la même qui nous pousse aujourd’hui à regarder les autres avec miséricorde, pas d’un air supérieur, mais avec le désir que nous puissions tous écouter et répondre à l’appel, parce que « ce que je veux c’est de l’amour, pas une offrande de victimes » (Os 6,6 ; cf Mt 9,13), comme nous l’avons entendu aujourd’hui de la bouche de Jésus.
Que cet évangile rénove notre cœur et nous aide à reconnaître la voix du Christ dans notre vie ordinaire de chaque jour.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Mon doux Seigneur, tourne généreusement tes yeux miséricordieux vers ton peuple ; car ta gloire sera bien plus grande si tu prends pitié de l’immense multitude de tes créatures » (Sainte Catherine de Sienne)
« Jésus-Christ est le visage visible de la miséricorde du Père. Miséricorde : c’est le mot qui révèle le mystère de la très Sainte Trinité. Miséricorde : c’est l’acte dernier et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre » (François)
« Jésus a posé des actes, tel le pardon des péchés qui L’ont manifesté comme étant Dieu le Sauveur lui-même. Certains juifs, qui, ne reconnaissant pas le Dieu fait homme, voyaient en Lui un homme qui se fait Dieu (Jn 10,33), L’ont jugé comme un blasphémateur » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 594)
Autres commentaires
«Suis-moi»
Abbé Pere CAMPANYÀ i Ribó (Barcelona, Espagne)Aujourd'hui, l'Évangile nous parle d'une vocation, celle du publicain Mathieu. Jésus prépare le petit groupe des disciples qui devront continuer sa mission de salut. Il prend ceux qu'Il veut: des pêcheurs ou des gens d'un métier humble. Ainsi Il appelle un publicain à le suivre, profession qui était mal vue par les juifs, qui se considéraient eux comme étant les parfaits témoins de la loi, et qui se disaient que cette profession se rapprochait un peu trop d'une vie de péché car ils percevaient les impôts au nom du gouverneur romain auquel ils ne voulaient pas se soumettre.
L'invitation de Jésus est suffisante: «Suis-moi» (Mt 9,9). Avec un seul mot du Maître, Mathieu abandonne sa profession et dans sa joie il l'invite chez lui pour un festin pour le remercier. Il va de soi que Mathieu avait de bons amis qui exerçaient le même métier que lui et qui étaient à ses cotés pour fêter cet événement. D'après les pharisiens, ils étaient tous des pécheurs reconnus par tout le monde comme tels.
Les pharisiens ne peuvent pas se taire et font des commentaires aux disciples: «Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs» (Mt 9,10). La réponse de Jésus ne se fait pas attendre: «Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades» (Mt 9,12). L'analogie est parfaite: «Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs» (Mt 9,13).
Les paroles de cet Évangile sont toujours d'actualité. Jésus continue à nous inviter à le suivre, chacun selon sa condition et sa profession. Suivre Jésus, veut dire très souvent, abandonner nos passions désordonnées, nos mauvais comportements familiaux, le gaspillage du temps pour consacrer du temps à la prière, au banquet eucharistique, à l'évangélisation. Enfin, tout cela veut dire «qu'un chrétien n'est pas son propre maître, mais qu'il s'offre au service de Dieu» (Saint Ignace d'Antioche)
Certainement, Jésus me demande des changements dans ma vie, et je me demande à quel groupe de personnes j'appartiens, à ceux qui se sentent parfaits ou bien à ceux qui se reconnaissent sincèrement comme étant imparfaits? Je peux vraiment m'améliorer, n'est-ce pas?