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Méditons l’Évangile d’aujourd’hui

L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)

Temps ordinaire - 19e Semaine: Jeudi
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Première Lecture (Ez 12,1-12): La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, tu habites au milieu d’une engeance de rebelles ; ils ont des yeux pour voir, et ne voient pas ; des oreilles pour entendre, et n’entendent pas, car c’est une engeance de rebelles. Toi, fils d’homme, prépare-toi un sac d’exilé ; sous leurs yeux, pars en plein jour, comme un exilé ; sous leurs yeux, pars de ta maison vers un autre lieu ; peut-être verront-ils qu’ils sont une engeance de rebelles. Tu sortiras ton sac, comme un sac d’exilé, en plein jour, sous leurs yeux. Toi-même, tu sortiras le soir, sous leurs yeux, comme s’en vont les exilés. Sous leurs yeux, tu feras un trou dans le mur, et tu sortiras par là. Sous leurs yeux, tu chargeras ton sac sur ton épaule, et tu le sortiras dans l’obscurité ; tu voileras ton visage, et tu ne verras plus le pays : j’ai fait de toi un signe pour la maison d’Israël. »

Je fis ce qui m’avait été ordonné : en plein jour, je sortis mon sac, comme un sac d’exilé ; puis le soir, je fis un trou dans le mur, à la main ; je sortis mon sac dans l’obscurité, et sous leurs yeux je le chargeai sur mon épaule. Au matin, la parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d’homme, la maison d’Israël, cette engeance de rebelles, t’a bien demandé : “Qu’est-ce que tu fais là ?” Réponds : “Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cet oracle concerne le prince qui est à Jérusalem et toute la maison d’Israël qui s’y trouve.” Tu diras : “Je suis pour vous un signe. Ce que j’ai fait, c’est cela même qui leur sera fait : ils partiront en exil, en captivité ; le prince qui est au milieu d’eux chargera son sac sur son épaule, il sortira dans l’obscurité ; on percera le mur pour le faire sortir ; il voilera son visage, si bien qu’il ne verra plus de ses yeux le pays.” ».
Psaume Responsorial: 77
R/. N’oubliez pas les exploits du Seigneur !
Nos pères ont tenté le Dieu Très-Haut, ils refusaient d’observer ses lois ; ils déviaient comme leurs pères, ils désertaient, trahissaient comme un arc infidèle.

Leurs hauts lieux le provoquaient, leurs idoles excitaient sa jalousie. Dieu a entendu, il s’emporte, il écarte tout à fait Israël.

Il laisse capturer sa gloire, et sa puissance par des mains ennemies. Il livre son peuple à l’épée, contre son héritage, il s’emporte.
Verset avant l'Évangile (Ps 118,135): Alléluia. Alléluia. Pour ton serviteur, que ton visage s’illumine : apprends-moi tes commandements. Alléluia.
Texte de l'Évangile (Mt 18,21—19,1): Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander: «Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner? Jusqu'à sept fois?». Jésus lui répondit: «Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. En effet, le Royaume des cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu'un qui lui devait dix mille talents (c'est-à-dire soixante millions de pièces d'argent). Comme cet homme n'avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait: ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout’. Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.

»Mais, en sortant, le serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d'argent. Il se jeta sur lui pour l'étrangler, en disant: ‘Rembourse ta dette!’. Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait: ‘Prends patience envers moi, et je te rembourserai’. Mais l'autre refusa et le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait remboursé. Ses compagnons, en voyant cela, furent profondément attristés et allèrent tout raconter à leur maître. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit: ‘Serviteur mauvais!, je t'avais remis toute cette dette parce que tu m'avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j'avais eu pitié de toi?’. Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait tout remboursé. C'est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son coeur».

Jésus acheva ainsi son discours, puis il s'éloigna de la Galilée et se rendit en Judée, au-delà du Jourdain.

«Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner?»

Abbé Joan BLADÉ i Piñol (Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, demander «Combien de fois dois-je lui pardonner?» (Mt 18,21), peut vouloir dire: —Ceux-là, que j'aime tant, je les vois aussi avec des manies et des caprices qui m'incommodent, me dérangent souvent, ils ne me parlent pas… Et ceci un jour, et un autre. Seigneur, jusqu'à quand devrais-je les supporter?

Jésus répond avec la leçon de la patience. En réalité, les deux compagnons font de même lorsqu'ils disent: «Prends patience envers moi» (Mt 18,26.29). Pendant que le manque de tempérance du mauvais, qui étrangle l'autre pour peu de chose, le ruine moralement et économiquement, la patience du roi, en plus de sauver le débiteur, sa famille et ses biens, élève la personnalité du monarque et génère confiance chez la cour. La réaction du roi, dans les paroles de Jésus, nous rappelle ceci du livre des Psaumes: «Plus le pardon se trouve en toi, pour que tu sois craint» (Ps 130,4).

Il est clair que nous devons nous opposer à l'injustice et, s'il est nécessaire, de façon radicale (supporter le mal serait un indice d'apathie et de manque de courage). Mais l'indignation est saine lorsqu'en elle ne se trouve pas d'égoïsme, ni de colère, mais bien un désir droit de défendre la vérité. La patience authentique est celle qui nous amène à supporter la contradiction, la faiblesse, les dérangements, les fautes d'opportunité des gens, des évènements et des choses avec miséricorde. Être patient équivaut à se dominer soi-même. Les êtres susceptibles ou violents ne peuvent pas être patients parce qu'ils ne méditent pas et ne sont pas maîtres d’eux-mêmes.

La patience est une vertu chrétienne parce qu'elle forme part du message du Royaume des Cieux, et elle se forge dans l'expérience de que tous nous avons des défauts. Si Paul nous exhorte à nous supporter les uns les autres (cf. Col 3,12-13), Pierre nous rappelle que la patience du Seigneur nous donne l'opportunité de nous sauver (cf. 2P 3,15).

Certainement, combien de fois la patience du bon Dieu nous a pardonné dans le confessionnal! Sept fois ? Soixante dix fois sept fois? Peut-être plus!

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Si tu cherches un exemple de patience, c’est sur la Croix que tu trouveras le meilleur. La patience du Christ sur la Croix a été très grande » (Saint Thomas d’Aquin)

  • « Le Seigneur prend son temps. Mais Lui-même, dans ce rapport avec nous, a beaucoup de patience. Et Il nous attend jusqu’à la fin de la vie ! Pensons au bon larron, qui justement à la fin, a reconnu Dieu » (François)

  • « "Les laïcs (…), reçoivent la vocation admirable et les moyens qui permettent à l’Esprit de produire en eux des fruits toujours plus abondants. En effet, toutes leurs activités, leurs prières et leurs entreprises apostoliques, leur vie conjugale et familiale, leurs labeurs quotidiens, leurs détentes d’esprit et de corps, s’ils sont vécus dans l’Esprit de Dieu, et même les épreuves de la vie, pourvu qu’elles soient patiemment supportées, tout cela devient "offrande spirituelle, agréable à Dieu par Jésus-Christ" ; et dans la célébration eucharistique, ces offrandes rejoignent l’oblation du Corps du Seigneur pour être offertes en toute piété au Père. » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 901)