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Méditons l’Évangile d’aujourd’hui

L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)

Temps ordinaire - 8e Semaine: Jeudi
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Première Lecture (Si 42, 15-25): Je vais rappeler les œuvres du Seigneur. Ce que j’ai vu, je vais le raconter : c’est par sa parole que le Seigneur a réalisé ses œuvres, tel fut son décret par sa bénédiction. Comme le soleil, dans son éclat, regarde chaque chose, ainsi la gloire du Seigneur rayonne dans toute son œuvre. Il est impossible aux anges, les saints du Seigneur, de décrire toutes les merveilles que le Seigneur souverain de l’univers fit inébranlables pour que l’univers soit affermi dans sa gloire. Le Seigneur a scruté les abîmes et les cœurs, il a discerné leurs subtilités. Car le Très-Haut possède toute connaissance, il a observé les signes des temps, faisant connaître le passé et l’avenir, et dévoilant les traces des choses cachées.

Aucune pensée ne lui a échappé, pas une parole ne lui a été cachée. Il a organisé les chefs-d’œuvre de sa sagesse, lui qui existe depuis toujours et pour toujours ; rien n’y fut ajouté ni retranché : il n’a eu besoin d’aucun conseiller. Comme toutes ses œuvres sont attirantes, jusqu’à la plus petite étincelle qu’on peut apercevoir ! Tout cela vit et demeure à jamais, remplit son office et lui obéit. Tout va par deux, l’un correspond à l’autre, il n’a rien fait de défectueux, il a confirmé l’excellence d’une chose par l’autre ; qui se rassasierait de contempler sa gloire ?
Psaume Responsorial: 32
R/. Le Seigneur a fait les cieux par sa parole.
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare, jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. Chantez-lui le cantique nouveau, de tout votre art soutenez l’ovation.

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ; il est fidèle en tout ce qu’il fait. Il aime le bon droit et la justice ; la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole, l’univers, par le souffle de sa bouche. Il amasse, il retient l’eau des mers ; les océans, il les garde en réserve.

Que la crainte du Seigneur saisisse la terre, que tremblent devant lui les habitants du monde ! Il parla, et ce qu’il dit exista ; il commanda, et ce qu’il dit survint.
Verset avant l'Évangile (Jn 8,12): Alléluia. Alléluia. Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur. Celui qui me suit aura la lumière de la vie. Alléluia.
Texte de l'Évangile (Mc 10,46-52): Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho. Et tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, un mendiant aveugle, Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord de la route. Apprenant que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier: «Jésus, fils de David, aie pitié de moi!». Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle: «Fils de David, aie pitié de moi!».

Jésus s'arrête et dit: «Appelez-le». On appelle donc l'aveugle, et on lui dit: «Confiance, lève-toi; il t'appelle». L'aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Jésus lui dit: «Que veux-tu que je fasse pour toi? -Rabbouni, que je voie». Et Jésus lui dit: «Va, ta foi t'a sauvé». Aussitôt l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus sur la route.

«Jésus, fils de David, aie pitié de moi!»

Abbé Ramón LOYOLA Paternina LC (Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, le Christ vient à notre rencontre. Nous sommes tous Bartimée: cet aveugle dont Jésus a traversé le chemin et qui bondit en criant jusqu'à ce que Jésus fasse attention à lui. Nous avons peut-être un nom un peu plus charmant…mais notre faiblesse (morale) est la même que la cécité qui afflige notre personnage. Nous non plus nous n'arrivons pas à voir que le Christ vit dans nos frères et c'est pour cela que nous les traitons comme nous les traitons. Peut-être n'arrivons nous plus à voir dans les injustices sociales, dans les structures du péché, un appel qui blesse nos yeux par un compromis social. Nous ne voyons peut-être pas qu'«il y a plus de joie à donner qu'à recevoir», qu'«Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis» (Jn 15,13). Ce qui est limpide, nous le voyons flou: les mirages du monde nous conduisent à la frustration, et les paradoxes de l'Evangile, après l'épreuve, donnent du fruit, un accomplissement et la vie. Nous sommes vraiment des mal voyants, non pas par euphémisme mais vraiment: notre volonté affaiblie par le péché brouille la vérité dans notre intelligence et nous choisissons ce qui ne nous convient pas.

La solution: c'est crier, c'est-à-dire, prier humblement et dire «Fils de David, aie pitié de moi!» (Mc 10,48). Et plus on t'interpelle, on te décourage ou tu te décourages, plus il faut crier: «Beaucoup de gens l'interpellaient vivement pour le faire taire, mais il criait de plus belle» (Mc 10,48). Crier qui est aussi demander: «Rabbouni, que je voie» (Mc 10,51). Solution: donner, faire comme lui, un saut dans la foi, croire au-délà de nos certitudes, faire confiance à Celui qui nous a aimé, qui nous a créé et qui est venu pour nous sauver et qui est resté avec nous dans l'Eucharistie.

Le Pape Jean-Paul II nous le disait à travers sa vie: ses longues heures de méditation —si nombreuses que son secrétaire disait qu'il priait “beaucoup trop” — nous disent que «celui qui prie change le cours de l'histoire».

Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui

  • « Tout ce qu’Il a fait au profit des corps, Il ne l’a pas fait pour rendre ceux-ci immortels, bien qu’au même corps Il devra lui donner à la fin une santé éternelle. Il a voulu à travers des actions visibles et temporaires soulever la foi vers ce qui ne se voit pas » (Saint Augustin)

  • « La foi est un chemin de lumière : elle part de l’humilité de reconnaître que nous avons besoin du salut et elle vient à la rencontre personnelle avec le Christ, qui nous appelle à le suivre sur le chemin de l’amour » (Benoît XVI)

  • « L’invocation (…) "Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous, pécheurs !" Elle conjugue l’hymne christologique de Ph 2, 6-11 avec l’appel du publicain et des mendiants de la lumière. Par elle, le cœur est accordé à la misère des hommes et à la Miséricorde de leur Sauveur » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2667)