Une équipe de 200 prêtres commentent l'Évangile du jour
200 prêtres commentent l'Évangile du jour
Méditons l’Évangile d’aujourd’hui
L'Évangile d'aujourd'hui + homélie (de 300 mots)
De jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles !
Il est grand, le Seigneur, hautement loué, redoutable au-dessus de tous les dieux : néant, tous les dieux des nations ! Lui, le Seigneur a fait les cieux.
«Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes»
Abbé Marc VAILLOT (París, France)Aujourd'hui, une fois de plus, l’évangile nous montre la bonté de Dieu qui veille sur notre bonheur. Il nous en montre clairement les sources : la vérité, le bien, la droiture, la justice, l’amour…et toutes les vertus. Il nous met également en garde pour que nous ne tombions pas dans les pièges —excès, convoitises, tromperies, en un mot, les péchés— qui nous empêcheraient d’atteindre ledit bonheur.
Jésus utilise sa divine autorité pour bien nous indiquer le caractère absolu du bien, à poursuivre, comme du mal, à éviter à tout prix. D’où sa vive et aimable exhortation à respecter la charte de la vie chrétienne, les Béatitudes : les voies d’accès au Bonheur. En vis-à-vis, l’Évangile de ce jour où nous trouvons une sérieuse mise en garde sous forme de Malédictions qui portent sur des actes destructeurs, à toujours proscrire. C’est le même Cœur sacré, le même Amour qui dicte les Béatitudes (cf. Mt 5,1 ss) comme les Malédictions.
Il est très important de comprendre qu’ils sont aussi nécessaires les uns que les autres pour qui veut être sauvé : « Bienheureux… les pauvres, les cœurs assoiffés de justice, les âmes miséricordieuses »… « Malheureux êtes-vous… quand vous scandalisez les autres, quand vous enseignez et que vous ne le faites pas, quand vous corrompez la saine doctrine, quand vous détournez les autres du droit chemin »…
Jésus ajoute également avec fermeté : plus grande est votre responsabilité, et plus dur sera le malheur qui pèsera sur vous. Notre Seigneur est en train de s’adresser ici à des notables : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites ! » (Mt 23,13 ss).
Appliquons cet enseignement à nos vies. Nos bonnes comme nos mauvaises actions ont, toutes, une double portée. Sur nous-mêmes, qui réalisons ces bons ou ces mauvais actes, car chaque action nous bonifie ou bien nous détruit. Mais compte tenu de notre situation par rapport aux autres — parents, enseignants, responsables à tous niveaux — chaque action peut décupler, à des degrés insoupçonnés, ses effets bons ou mauvais. « La vie n’est pas du temps qui passe, mais un temps de rencontre » (François).
Et nous devrons en rendre compte à l’Amour de Dieu.
Pensées pour l'évangile d'aujourd'hui
« Nous sommes tous un dans le Seigneur", riches et pauvres, esclaves et personnes libres, personnes saines et malades ; et la tête dont tout dérive est unique : Jésus-Christ. Et, comme le font les membres d'un seul corps, que chacun s'occupe de chacun, et tous de tous » (Saint Grégoire de Nazianze).
« Dieu — comme un don — nous a révélé son Saint Nom : nous devons le conserver en mémoire, dans un silence d'aimante adoration. Pourtant, aucun mot n'a été aussi galvaudé que le mot "Dieu" » (Benoît XVI)
« La superstition est la déviation du sentiment religieux et des pratiques qu’il impose. Elle peut affecter aussi le culte que nous rendons au vrai Dieu, par exemple, lorsqu’on attribue une importance en quelque sorte magique à certaines pratiques, par ailleurs légitimes ou nécessaires (…) » (Catéchisme de l’Eglise Catholique, nº 2.111)
Autres commentaires
«Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes»
Abbé Raimondo M. SORGIA Mannai OP (San Domenico di Fiesole, Florencia, Italie)Aujourd'hui, le Seigneur veut nous éclairer sur un concept élémentaire de soi-même, mais sur lequel seulement quelques uns arrivent à approfondir: mener vers un malheur ce n'est pas mener à la vie, mais à la mort. Celui qui enseigne quelqu'un à mourir ou à tuer les autres n'est pas un enseignant de vie, mais plutôt un “assassin”.
Aujourd'hui le Seigneur se trouve —dirait-on— de très mauvaise humeur; Il est justement en colère avec les guides qui égarent autrui et leur enlèvent le goût de vivre et, finalement, même la vie: «Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand vous y avez réussi, vous en faites un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous!» (Mt 23,15).
Il y a ceux qui vraiment essayent d'entrer dans les Royaume des Cieux, et leur enlever cette illusion est certainement grave. Ils ont pris les clés d'accès, mais pour eux elles ne représentent qu'une “babiole”, quelque chose de tapageur pour pendre de leur ceinture et puis rien!
Les pharisiens poursuivent les individus, en les “traquant” pour les conduire à leur propre conviction religieuse; pas celle de Dieu, mais la leur; avec l'intention de les transformer non pas en fils de Dieu, mais de l'enfer. Leur orgueil ne porte pas au ciel, ne conduit pas à la vie, mais à un destin funeste, à la perte. Quelle erreur, mais quelle erreur!
«Guides —leur dit Jésus— aveugles! Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau!» (Mt 23,24). Tout est renversé, brouillé; le Seigneur a essayé à plusieurs reprises de dégager les oreilles et dévoiler les yeux aux pharisiens, mais le prophète Zacharie nous dit déjà: «Mais ils refusèrent d'être attentifs, ils eurent l'épaule rebelle, et ils endurcirent leurs oreilles pour ne pas entendre» (Za 7,11). Et puis, lors du jugement, le juge émettra une sentence sévère: «Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal!» (Mt 7,23). Il n'en suffit pas plus: il ne faut que connaître la vérité et l'enseigner avec une humble fidélité. Rappelons-nous de l'adage d'un authentique maître de sagesse, saint Thomas d'Aquin: «Lorsqu'ils exaltent leur propre bravoure, les superbes avilissent l'excellence de la vérité!».